bouillasse bizarre. Pouf ! On pose le pied dessus et elle s'enfonce comme un sucre. Des bruits d'essouflements asmathiques dansent et bourdonnent dans les oreilles tandis que les amanites écrasées collent aux talonettes. Résultat, on se retrouve à patauger dans une alléchante saynette carnivore dont les figurants sont les araignées, les asticots, les moustiques, bref les charognards. Sympathique endroit sauvage, il faut bien avouer qu'au moins ici, la nature est préservée. alors ... ravi ?

flaques rougeâtres. Un misérable petit quai bringuebale sous les coups de fouet du vent. Puis, pris de vertige, se prélasse au dessus de cette claire petite nappe d'eau ondulante. Le vent est parfois rude, et semble vouloir arracher ce petit monceau de bois, cette vérue sur le lac.
Ne pas se baigner après avoir mangé, une pancarte le mentionne expressement. Sinon ? De charmantes bestioles avec des rangées de dents se pointent et commençent à vous dévorer la bidoche. Elles arrivent à tire-nageoire, dès qu'elles perçoivent la moindre odeur de nourriture. Et n'en laissent pas une miette. En dépit de si sinistres présages, inutile de rappeller que la plage de sable rêche est ouverte à tous.

effluves putrides. Grande carcasse de métal, saturée de ces si délicieuses odeurs dont les mouches sont très friandes. Un ou deux sac gicle de temps à autre et vient choir sur le sable rêche. rien à dire autrement, puisque jusqu'à présent il semble que ce soit un lieu commun. Débaras parmi d'autres. De temps à autre, une poupie barbie à la tête découpée y trouve sa dernière demeure.
Mais c'est que parfois, si d'un bon de coup de canif on éventre un sac poubelle, on y retrouve un cadavre en pleine putréfaction, toutes trippes dehors. Bien plus encore, depuis quelques temps, la grande nouveauté, c'est qu'on y entend des cris, du coup, l'endroit passe pour maudit. Effectivement, de douces petites goules fort peu empotées ont eu l'idée d'enfermer les proies ici. Histoire qu'elle ne tentent pas de s'échapper.

rouge coquelicot. Lucratif petit buisness. Tout le monde le sait, tout le monde l'approuve. C'est qu'il faut bien se divertir. On plante au beau milieu du champ un épouvantail plus ou moins déglingué, histoire que ces chers corbeaux, ces oiseaux révérés, ne viennent pas manger ces récoltes. Il est néanmoins interdit de faire usage d'arme contre les corbeaux, ce serait enfreindre la loi. Les corbeaux sont sacrés. Et le dernier qui a essayé à coup de harpon s'en est souvenu. Inutile de dire que ces lois ne s'appliquent pas pour les humains. Ce pourquoi quelque paysan grognard peut fort bien vous poursuivre en tracteur, s'essayant au lancer de fourche sur votre dos. Dans le meilleur des cas, bien entendu ...